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Avril 2014

CONCOURS: DIS-MOI DIX MOTS DU MINISTERE DE LA CULTURE (thème national)

Concours organisé par la médiathèque Antoine Chanut de Creil

Grâce à Nathalie, j'ai eu écho du concours de nouvelles organisé par la médiathèque de Creil et concernant le thème national "dis moi dix mots.

 

Séduit par le difficile challenge de placer 10 mots (peu usités) dans un  texte de deux pages, j'ai eu le plaisir, en deux jours, de concocter une nouvelle joyeuse et entrainante (oui, je n'écris pas que des textes morbides et désespérés).

 

C'est avec joie que m'est parvenu le résultat. 1er prix !!!!!!!

Merci au jury d'avoir été sensibilisé à ma prose. Merci également à Nicole de son attention porté sur mes textes

 

Ainsi, je vous offre cette nouvelle qui s'intitule "La Folie Joyeuse", en vous donnant également, les règles du concours.

Bonne lecture....

REGLE DU CONCOURS

Texte de 2 pages maxi incluant OBLIGATOIREMENT les dix mots suivants:

- Charivari

- Tohu-bohu

- Timbré

- Hurluberlu

- Ouf

- Faribole

- Ambiancer (oui, ça existe et cela veut dire mettre de l'ambiance)

- Tire-larigot

- Zigzag

et le meilleur pour la fin

- S'enlivrer ( J'avoue que je ne connaissais pas ce terme (et je n'étais pas le seul). C'es un néologisme inventé par un élève de CM2 (qui donc n'est pas encore dans le dictionnaire) qui veut dire "s'enivrer de livres"

« LA FOLIE JOYEUSE »

 

 

Mazette ! Quel est ce charivari qui frappe mes oreilles ! Moi qui recherche dans ces longues gambadées, le doux refrain de cette contrée paisible, échappant ainsi au tohu-bohu de la trépidante banlieue.

 

Je les aperçois au bas de la colline, cette troupe chamarrée qui s’avance. Une horde de timbrés vêtus de couleurs criardes. Ils s’élancent, sautent, dansent, jonglent et se jettent l’un sur l’autre en s’esclaffant. Certains exécutent de multiples galipettes et d’autres frappent, soufflent, grattent des instruments improbables d’où s’envolent des musiques tonitruantes.

 

Une sarabande multicolore composée d’hurluberlus de grands talents qui sautillent d’un pas alerte en riant, en criant d’innombrables onomatopées exotiques.

 

Je passe de la surprise à l’inquiétude car je comprends qu’ils empruntent le chemin en zigzag et viennent à ma rencontre. Pourquoi se promènent-ils dans ce coin perdu où paissent, nonchalamment, nos chers bovins privés de contemplations ferroviaires ?

 

Ils approchent et la musique, les cris, envahissent mes oreilles. Je vois leurs visages peinturlurés et mouvants de grimaces hilares. Ils passent devant moi en jouant leur opéra de cacophonie fantastique et m’invitent à les rejoindre alors que j’exécute quelques pas de recul pour éviter d’être aspiré par ce défilé de clowns grotesquement sympathiques.

 

Ouf, ils n’insistent pas et la troupe continue sa randonnée burlesque vers d’autres horizons.

 

Soudain, au beau milieu de cet endiablé fatras multicolore, je la remarque. Comme l’intense lanterne d’un phare apparaissant au milieu de la terne nuit de mon existence, son regard lumineux croise le mien et le foudroie.

 

Elle s’approche d’un air malicieux. Dans sa robe bigarrée, sa démarche chaloupée m’attire.

 

- Rejoins-nous ! Pars à l’aventure avec la troupe de « la Folie joyeuse » et tu trouveras le bonheur me susurre-t-elle de sa voix gourmande.

 

Elle me charme et je peine à résister face à l’envoutement de ses yeux noisette et de son allure sensuelle.

 

- Vous êtes étonnante ! Mais j’ai un travail, une maison, un compte en banque…une vie quoi ! Comment voulez-vous que j’abandonne cette existence pour une fiesta permanente ?

 

- Laisse tomber ces fariboles réplique-t-elle. Fais un bout de chemin avec nous et tu comprendras.

 

Alors, elle m’attrape la main, avec la grâce d’une vestale et m’entraîne en farandole dans le cortège émoustillé.

 

Dix ans déjà qu’Alizée m’a pris la main. Dix ans, que je partage le bonheur de celle qui, aujourd’hui, est mon épouse. Et notre cortège festif continue d’essaimer tout le pays, d’ambiancer les villages, de s’enlivrer d’ouvrages et ainsi mettre en scène les pièces de théâtre, les chants, les rires, les musiques, les danses. D’inviter les quidams à la joie, au bonheur de la simplicité vivante que nous offrons à tire-larigot. Quelle chance de m’être trouvé sur leur chemin ! Merci, mon Alizée de m’avoir donné la main.

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